Tout salarié doit passer une visite médicale avant l’embauche ou, au plus tard, avant l’expiration de sa période d’essai. Toutefois, certaines entreprises emploient de nombreux salariés pour de très courtes durées, ce qui peut entraîner des difficultés matérielles. Problème ?
Déclaration d’embauche et visite médicale, 2 obligations distinctes
Une entreprise d’accueil téléphonique ou sur site et de télémarketing emploie de nombreux salariés, pour des contrats de très courtes durées. A l’occasion d’un contrôle, l’administration a constaté l’absence de visites médicales d’embauche.
Pour sa défense, l’entreprise rappelle qu’elle a procédé aux formalités impératives de déclaration préalable à l’embauche, souscrite auprès de l’URSSAF. Cette déclaration vaut information de la médecine du travail.
Or, malgré les démarches de l’entreprise, le service de santé au travail auquel elle adhérait n’a pas donné suite aux demandes d’examens médicaux et n’a été disponible qu’une fois les contrats de travail des salariés concernés terminés. Par ailleurs, ce service de santé au travail admettait l’impossibilité matérielle de faire passer les visites médicales des salariés en contrats courts.
Cela n’exonère pas l’employeur d’assurer l’effectivité de la visite médicale, d’après le juge ! En effet, l’employeur est tenu d’une obligation de sécurité. Dans ce cadre, il ne peut invoquer une tolérance du service de santé et une impossibilité matérielle d’exécuter son obligation. L’entreprise a donc été condamnée.
Source : Arrêt de la Cour de cassation, chambre criminelle, du 12 janvier 2016, n° 14-87695
Embauche : Pas de visite médicale = condamnation pénale ! © Copyright WebLex – 2016